Le journal en ligne Người Lao Động, 01/08/2016, 15h01

(NLĐO) – Le public des Vietnamiens expatriés à Paris (France) a témoigné beaucoup d’affection à l’artiste nationale Kim Cương, au point qu’elle a pleuré en quittant ses amis et ses spectateurs qui lui ont apporté toute la chaleur humaine pendant son séjour loin de sa terre natale.

Photo 1 : Une foule nombreuse de Vietnamiens en France accueille l’artiste Kim Cương devant le supermarché Thanh Bình Jeune

Journaliste : Qu’est-ce qui vous a le plus émue lors de ce retour dans la Ville Lumière cet été ?

Photo 2 : Kim Cương en échange avec les spectateurs vietnamiens lors d’une séance dédicace dans un supermarché de la communauté vietnamienne à Paris – supermarché Thanh Binh Jeune

Kim Cương : J’ai emmené avec moi mon mari Kim Quang ainsi que ma seule sœur, qui vit aux États-Unis, en France pour retrouver le passé de notre enfance. Quand nous étions petites, toutes deux, nous avons vécu en France. Nous avons été très émues de revenir à notre ancienne maison, au 11 rue Amélie dans le 7e arrondissement de Paris – là où nous avons habité pendant nos années d’études en France. J’ai retrouvé mon enfance grâce à l’architecture, l’environnement et le climat estival qui n’ont pas changé. Cela m’a rappelé beaucoup de beaux souvenirs. J’ai aussi retrouvé avec bonheur le public vietnamien expatrié, qui a accueilli chaleureusement mon théâtre Kim Cương. Ce voyage m’a rendue très émotive.

Photo 3 : Kim Cương dédicace son livre à des Vietnamiens en France, au supermarché Thanh Bình Jeune

Vous avez apporté votre autobiographie « Vivre pour soi, vivre pour les autres » pour vos amis et connaissances. Comment la diaspora a-t-elle accueilli cette publication ?

Photo 4 : Kim Cương offre son autobiographie au professeur Cao Huy Thuần en France

Dès la sortie du livre au Vietnam, les Vietnamiens à l’étranger étaient impatients de le lire, certains l’ont même découvert via des extraits publiés dans la presse et sur les réseaux sociaux. Pendant ce séjour en France, j’ai eu l’honneur d’être invitée à la radio internationale RFI pour parler de mon livre. J’y évoque notamment mes années en France, Paris, mes sacrifices comme jeûner pour économiser de l’argent et aller au théâtre, ou travailler comme serveuse pour financer mes études d’art dramatique. Ces souvenirs ont pris une dimension encore plus touchante grâce aux partages avec les Vietnamiens vivant dans la capitale française. Une fois encore, mes souvenirs se sont rejoués dans cette ville d’amour et de romantisme.

Photo 5 : Kim Cương et sa sœur devant la maison où elles ont étudié en France

Lors de petites rencontres, j’ai parlé de ce livre et de l’affection que le public vietnamien porte à ma mère, l’artiste nationale Bảy Nam, ainsi qu’à moi-même et à notre théâtre du Sud du Vietnam à travers mes œuvres. Beaucoup de Vietnamiens expatriés, après avoir lu mon autobiographie, ont versé des larmes en évoquant leur nostalgie du pays. Cela les a rapprochés de leur terre natale et certains ont décidé d’y retourner visiter leur pays d’origine.

Le dernier jour avant mon retour au Vietnam, il ne restait que trois exemplaires de mon livre, tellement la demande était forte. Il a fallu organiser un tirage au sort pour désigner les heureux gagnants. Ce moment était très émouvant. J’ai aussi rendu visite au professeur Cao Huy Thuần en France et lui ai offert un exemplaire de mon autobiographie. Je me souviens qu’il avait écrit, il y a quelques années dans son livre « Mère sur la scène Kim Cương », un article très profond et original sur notre théâtre et le destin des actrices comparables à la Trà Hoa Nữ (la Dame aux camélias) en Europe et en Asie.

Vous aviez envisagé de présenter la pièce « Lá sầu riêng » en France. Ce projet est-il toujours d’actualité après ce voyage ?

• Quelques amis voulaient organiser cela et j’avais pensé venir avec l’artiste Hữu Châu et quelques jeunes interprètes pour jouer quelques scènes extraites de « Lá sầu riêng », mais monter la pièce entière est difficile. Ce projet n’a pas encore pu se réaliser. Le public vietnamien en France attend avec impatience de revoir les pièces de Kim Cương, et « Lá sầu riêng » est leur préférée.

Lors de votre séjour en France, le monde a été bouleversé par l’attaque terroriste à Nice, qui a fait 84 morts et de nombreux blessés. Où étiez-vous à ce moment-là et que pensez-vous de cette tragédie ?

• C’est une attaque sanglante et inhumaine. Tous ceux qui aiment la paix la condamnent fermement. Avant le 14 juillet, j’étais allée à Nice. En voyant les infos à la télévision, j’étais profondément attristée. Les familles des victimes étaient en état de choc. Face à cette attaque terroriste terrible, de nombreuses personnes ont été effrayées. Pourtant, elles se sont serrées les mains, se sont embrassées et se sont réfugiées dans des endroits sûrs. L’attaque de Nice, survenue lors de la fête nationale française, est la plus tragique depuis l’attentat de Paris huit mois auparavant. Le peuple français reste courageux et fort, ils ne se laissent pas vaincre par la barbarie. C’est cela que j’admire chez eux.

Thanh Hiệp (photos fournies par NSCC)

Source : nld.com.vn